11 mai. Me voilà pour une semaine dans le Sud de l’Italie pour m’atteler aux futures collections Robert Kerr. Dans un atelier ouvert depuis 1920, où trônent les trois générations précédentes de cette famille d’artisans confectionneurs de génie sur des photos en noir et blanc un brin jaunies, je passe une semaine au milieu de centaines de rouleaux de soies anciennes, datant pour la plupart des années 1950. Assurément l’endroit où je me sens le plus à ma place, à décider des dimensions de mes écharpes, choisir couleurs et motifs, peaufiner les détails de mes cravates avec ces “petites mains” garantes du savoir-faire d’une vie dédiée à une excellence que ne peut atteindre la mécanisation dominant le marché de la confection.
Mon idée du luxe prend vie – et tout son sens ! – ici, avec ces artisans authentiques levés aux aurores, capables d’effilocher des écharpes de 2,60 mètres à la main, fil après fil durant près de deux heures, de rouloter des carrés de soie, des pochettes en cachemire, ou de sublimes cravates à 7 plis… avant de se prêter avec patience à mon perfectionnisme, ajustant avec moi les détails d’un bouton nacré exclusivement gravé pour ma marque, la place d’une étiquette Robert Kerr avec un souci du détail confondant. Et toujours un sourire complice aux lèvres en me laissant les clés de l’Atelier pour que j’y travaille jusqu’au milieu de la nuit. Ainsi naît le style Robert Kerr : des produits uniques pour esthètes avertis et passionnés.